Le flou à Cahors ?

Pont ValentréOn ne peut nier, certaines fois, que les informations sont faites pour s’entrechoquer. Ainsi la dernière étude publiée par l’ UIVC (Union Interprofessionnelle des Vins de Cahors) vient contredire, par l’absurde, la nouvelle stratégie mise en place.

Rappelons nous. Par la voix de son directeur, l’UIVC a annoncé vouloir aborder la consommation des vins de Cahors par l’entremise « décontractée » des cocktails, tendance « bar-tender ». Une volée de bois vert sur la toile, mais également en interne (les e-mails reçus sont là pour en certifier), fut très vite reprise par les réseaux sociaux. Avec justesse, il faut le reconnaître.

Etude de perception ?

Et voilà désormais que le même syndicat publie une étude sur la perception des habitants du vignoble de Cahors sur leur propre vin et sur leurs habitudes de consommation. A 80%, ils jugent les vins de Cahors très différents des autres vins et à 73% les perçoivent comme moyen de gamme, voire haut de gamme pour 20% d’entre eux. 70% d’entre eux pensent même que les vins de Cahors ont évolué ces 10 dernières années qualitativement et en notoriété. C’est un ressenti que chacun partage avec une prise de conscience globale d’une nécessaire augmentation de la qualité. Autant dire que le vin de Cahors possède une singularité, une typicité que le mélange basique avec des cocktails improbables tendrait à gommer.

Alors, et même si certains vont afficher un bilan positif arguant d’article d’Andrew Jefford ou de la mise en avant par le guide Bettane&Desseauve, ce n’est en aucun cas la stratégie marketing de l’UIVC qui est ici à l’oeuvre et gage de réussite. C’est le travail quotidien des vignerons qui, semaines après semaines, approuve la qualité de leur vignoble. Ce choc facial entre une stratégie marketing balbutiante, dans le seul but de valoriser certains égo, et la publication de cette étude reste une étrange stratégie de communication de l’appellation. D’un côté on favorise le mélange avec d’autres alcools, uniquement pour faire boire du Cahors quitte à lui enlever sa typicité, de l’autre on prouve que le Cahors possède une image qualitative et singulière auprès du consommateur.

La filière est malade. Malade de cet abrutissement par l’absurde d’une génération de marketeurs qui ne croient plus dans le travail basique de la terre, dans la qualité. C’est dommageable.

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