Finissons-en avec le monopole idéaliste d’une sentence vieillie : « Bordeaux, belle endormie ». C’est que la belle endormie, quand elle se réveille, joue de mille feux, éructe, s’enthousiasme, se lâche comme diraient les jeunes. Cette dixième édition de Bordeaux Fête le Vin, le grand événement qui a lieu tous les deux ans sur les quais de Garonne, est une réussite sans pareille. Jugez-en : 520 000 visiteurs, quelques 56 000 pass vendus et 650 000 dégustations enregistrées.
La soirée du samedi a même vu, selon les organisateurs (la police ne se prononce pas), 6 verres servis à la seconde sans aucun problème éthylique. Sans nul doute, l’entraînement mené par les irlandais toute la semaine a permis aux bordelaises et bordelais de tenir la distance.
Une réussite bordelaise.
En tout état de cause, cet événement, que l’on peut nommer désormais majeur est une réussite bordelaise. Toute la filière est au diapason (enfin!) pour faire de Bordeaux la ville lumière, la ville étendard du vin et de la fête.
De nombreuses animations, des dégustations rythmées, de la pédagogie, une ambiance très bon enfant pour des soirées tout simplement magiques. Qu’il est bon de voir, dans notre pays, le vin ainsi célébré sans saouleries excessives, sans chape de plomb culturelle, dans le dépouillement heureux de la joie et de la bonne humeur.
Et puis, le clou final, un feu d’artifice bleu-blanc-rouge pour célébrer la victoire dominicale de l’équipe de France de football.
En 2018, l’évènement passera un cap. L’accueil, lors de Bordeaux Fête le Vin, de la Tall Ships Race (la course nautique des grands bateaux écoles) devrait permettre de battre un nouveau record d’affluence. Ce ne seront pas moins de 25 à 30 bateaux qui mouilleront dans le Port de la Lune redonnant à Bordeaux son lustre d’antan quand les bateaux accostaient le long des quais pour emporter le vin de Bordeaux à travers le monde. Endormie disait-on ?