Essayer de comprendre le Médoc en 80 vins, c’est un peu perdu d’avance. Surtout sur des vins primeurs qui ne s’expriment qu’à moitié du fait de leur jeune âge. Pourtant, grâce au laboratoire Œnoconseil et aux vins non classés des appellations communales, une certaine vision du Médoc est apparue : enjôleuse, gourmande et très fraîche dans ce début de dégustation primeurs 2014.
Tout d’abord, des Médoc frais et gourmands, avec une belle maturité de cabernet sauvignon et des fraîcheurs bienvenues. Des Médoc un peu plus durs, surtout pour ceux qui ont essayé de pousser les extractions dans leurs limites, des Listrac particulièrement intéressants cette année et des vins très réussis dans d’autres appellations communales comme Pauillac ou Saint-Julien, ce qui reste le minimum syndical, si j’ose m’exprimer ainsi.
Sans en tirer une généralité trop réductrice, il faut avouer que les « petits » vins du Médoc s’en tirent très bien. Fini les velléités de puissance et de comparaison par extraction interposée et place à la qualité de fruit, la rectitude maîtrisée et surtout des fraîcheurs apportant souvent des finales aériennes.
C’est évident, certains seront au niveau de grands crus, mais que de vins joyeux en 2014 dans cette « péninsule » médocaine où la folie de « plus que le voisin » semble s’estomper un peu. Place à une jeune génération de vignerons ambitieux pour leurs terroirs dans une vision, enfin respectée, du vin plaisir et gourmand. Et en plus, ce sont souvent ceux qui proposent d’excellents rapports qualité/prix.
Alors, plus que jamais, il conviendra de sélectionner les meilleures cuvées de ce Médoc qui « s’ouvre » un peu au reste du monde et arrête, enfin, de se regarder le nombril.