Voici la traduction d’un article que j’ai écrit pour Jancis Robinson.
De nombreux amateurs de vins ont déjà dégusté un verre de la Maison Jadot. Très connu à l’international il faut avouer que cette grande maison, qui produit des vins magnifiques et une gamme incroyable, connaît une notoriété moins importante dans l’hexagone. Aux USA, par exemple, 1 bouteilles sur 3 de Bourgogne proviennent du négoce.
Derrière ce succès résident 2 personnages, deux pièces maitresses, deux personnalités qui sont des très grandes personnes dans le monde du vin. Pierre Henry Gagey, le pdg et le responsable du « corporate » et l’ineffable Jacques Lardière, la bible, l’homme de science dont l’approche est philosophique.
Jacques Lardière est né en 1948 en Vendée. Très tôt il décide de dédier sa vie à la vinification et se dirige vers Macon où il suivra des cours d’œnologie. Pendant cette période, il rencontre Jules Chauvet, considéré comme le précurseur des vins natures et surtout expert en identification aromatique. Jules Chauvet apportera à Lardière la philosophie et la passion des terroirs. Car Lardière n’est pas un vinificateur, c’est un vrai philosophe. Il étudie la philosophie de Steiner et médite environ 20 minutes par jour pour être en accord avec son environnement. Ainsi il peut mieux comprendre les terroirs sur lesquels il travaille se répétant cette phrase « Si vous comprenez quelque chose avec votre intelligence, c’est bien. Si vous comprenez avec votre corps (via la dégustation) c’est mieux ». Tout un programme. D’ailleurs Jacques Lardière souhaite comprendre les terroirs sur lesquels il travaille en s’inspirant personnellement du lieu. « Certaines personnes me disent c’est un 1er Cru ou un Grand Cru. Je préfère m’en rendre compte par moi même et validé ce classement en fonction de la qualité. Nous sommes des viticulteurs mais avec un seul crédo : qualité, qualité, qualité ».
Jacques Lardière va partir à la retraire laissant son successeur, Frédéric Barnier, à la direction d’une équipe de plus de 40 personnes. D’après Mr Lardière son plus grand challenge ne sera pas de lui succéder mais de continuer les relations de confiance et d’achats de raisins que Jadot a mis en place pendant des années à une époque où la vente en bouteille est plus alléchante et rémunératrice pour le viticulteur. Les prix des vins de Bourgogne de ces dernières années ne cesse de croître permettant aux viticulteurs d’accroître leurs revenus. La tâche s’annonce énorme….