
Il est des moments dans la vie où la simplicité, les ressorts de l’enfance et le bonheur du moment présent se mélangent dans de douces volutes et nous permettent de profiter de l’instant avec une béatitude et une admiration pour la simplicité. Après notre découverte de l’Italie via le marché d’Alba (voir l’article précédent), nous avons souhaité, ma belle et moi, nous sustenter dans un restaurant typique de la ville. Difficile de trouver dans une ville que l’on ne connaît pas, un restaurant typiquement piémontais. Notre volonté de découverte étant plus forte que tout, nous demandons à une aimable commerçante où nous pourrions trouver un restaurant traditionnel. C’est avec malice et délectation de parler français, qu’elle nous envoi à l’Osteria dei Sognatori.
Comme vous le voyez sur la photo, pas de décor cosy, pas de déco à la mode, juste une osteria sympathique et typique. En entrant on nous reçoit très gentiment et nous donnant le choix de la table. Ou des tables de deux ou des tables de 4 ou 5, peu importe nous répond le patron. Dans la salle imaginez vous avec des petites tables en bois, des chaises en bois également typique de ces mobiliers de restaurants oubliés. Le poids des années et le nombre de personnes qui sont passées, leur donne une identité et un charme fou. Les nappes sont des nappes simple, limite les nappes à carreaux de mon arrière grand-mère. Rapidement on nous apporte des gressinnis et on nous donne des verres “duralex”, vous savez ces petits verres de cantine que nous trouvions chez notre grand-mère. Aussitôt s’opère en moi les souvenirs de mon enfance, chez ma grand-mère, avec ces verres, la nappe en toile cirée, les bons plats typique mais tellement savoureux…..Des moments d’enfance inoubliables, que nous avons bien du mal à reproduire dans notre société un peu centrée sur elle même….
La serveuse, adorable et belle comme une italienne, nous propose de prendre un “pio de vino”, un petit pichet de vin tout simple. Puis le menu défile dans sa bouche sans que nous comprenions grand chose, à part que le primio pati c’est de la pasta….Nous verrons bien, nous sommes là pour découvrir, découvrons….
Arrive mon plat de pâtes. De fantastiques petits raviolis fourré à la sauge et à la riccotta. Délicieux, simple mais délicieux. Ma belle n’étant pas servie, le patron lui apporte quelques raviolis pour la faire patienter. Attention de gentleman au pays des gestes et des paroles… son plat des Tajarin ( petite tagliatelle très mince) est une spécialité de la région. Nos plats sont savoureux voire excellent. Du goût, des produits simple mais du goût.
Ensuite le secundo piato ( nous n’avions plus faim ) arrive avec de délicieux morceaux de lapin mariné dans le nebbiolo et superbement cuit. Autour de nous, le restaurant se remplit d’italiens pur jus et nous nous laissons pénétrer par l’atmosphère divine de ce lieu de découverte.
Une cuisine simple, loin des recherches intellectuelles et souvent illusoires, des plats de très grande qualité, des produits frais. Tout ce qu’il faut pour être heureux dans la contemplation de cette Italie gastronomique. Pour rien au monde nous n’aurions échanger notre place pour un grand restaurant. Vivre comme les italiens et se remémorer des souvenirs extraordinaire, c’est cela le bonheur.
En plus l’addition avec le vin et deux bouteilles d’eau comprise : 30 Euros. De quoi faire pâlir nos restaurateurs français….Et en plus, en Italie, la TVA sur la restauration n’a pas baissée….A bon entendeur, salut !
Ambroise Chambertin