En politique, dit-on, il faut dégainer avant l’adversaire. Rapidité d’exécution que de nombreux politiciens français mettent en application au risque de renier leurs annonces. Rien que de très commun, finalement. Mais lorsqu’il s’agit de l’annonce à l’élection présidentielle, on suppose, on espère, que l’annonce reste réfléchie.
Il y a deux jours, Pierre-Emmanuel Taittinger, Président de la maison éponyme, annonçait sa candidature à l’élection présidentielle de 2017. Fils de Jean Taittinger, ministre de la justice d’Avril 1973 à Mai 1974 sous Georges Pompidou, Pierre-Emmanuel voulait apporter « un souffle différent, nouveau » à la vie politique. Et la promesse fut d’autant plus novatrice qu’elle ne dura que quelques heures.
Volte face en moins de 24 heures.
Malgré une interview de plus de 15 minutes sur la chaîne BFM Business à 18h40, ce dernier prit la décision dans la soirée de renoncer, finalement, à sa candidature car un “événement personnel sérieux survenu jeudi soir” le “contraint à abandonner ce projet”.
L’homme est connu pour son engagement auprès de sa région, de sa ville et reste un Président des plus compétents qui a repris la maison Taittinger avec brio. Mais, certaines fois, les actes irréfléchis annihilent des années de communication millimétrée.
Dans l’interview il annonçait vouloir redonner de la respiration à la vie politique. « Notre pays souffre d’une fonction politique qui est un métier ». Ajoutant dans un article du Figaro : ce n’est pas « une candidature de touriste », mais quelque chose de « sérieux ».
A priori, nous voulions bien le croire.