C’est un peu de l’entre-soi, du « restons ensemble », mais le débat mérite un éclaircissement. Ce jour, Millésime Bio, le salon destiné aux vins biologiques, biodynamiques et autres vins nus vient d’annoncer son changement d’adresse. Précédemment sis à Montpellier, il déménage à Marseille. Pour quelles raisons ?
Millésime Bio, c’est un des rares salons assez roots, à taille humaine. Dirigé par des vignerons, il existait avant l’ogre Vinisud et comptait parmi les belles affiches du moment.
Et puis, il y a eu Vinisud, donc. Gros salon, plein de promesses, de beaux stands, de beaux exposants et une stratégie un peu agressive. Tous les deux ans, Vinisud apportait un souffle nouveau pour les vins du Sud, c’est indéniable mais l’envie de grossir (vous connaissez la fable avec la grenouille et le bœuf) enlève parfois toutes pensées normalement construites. Cette année, annonce d’une périodicité annuelle pour ce salon et intégration des vins de Bordeaux. Une nécessité pour certains, un crime de lèse-majesté pour d’autres. Bref, l’affichage grandeur nature d’une volonté d’expansion tous azimuts. Et puis, et puis….Vinisud annonce, il y a quelques jours, qu’il déplace ses dates pour coller au plus prêt à Millésime Bio. Le combat est engagé.
Prétextes fallacieux, bien évidemment, volonté de rapprochement, mais bien sûr !, bref des arguments dignes des plus grandes amphigouris pour au final ressembler fortement à une OPA hostile.
Millésime Bio se défend et décide, ce matin, de partir de Montpellier pour voguer vers de nouveaux horizons, vers Marseille. Leurs dates ne changeront pas.
Encore une histoire purement française/franchouillarde. Pourquoi Vinisud et Millésime Bio ne peuvent-ils pas s’entendre, discuter, essayer de converger vers le bien commun ? Pourquoi vouloir montrer ses muscles ? Au lieu de cela, des contraintes pour les exposants, pour les visiteurs, pour tout le monde et une image, encore, de la France pas si reluisante que cela.
Et la Présidente de la région LRMP, Carole Delga, à l’annonce de la nouvelle (le 13 Juin au soir) de s’étouffer dans une soirée privée avec un commentaire de haut vol : « des méthodes de voyous ». Bref, du grand art.
Idiot ? Pourtant, si réel.