La vérité sur la volonté de l’INAO de légiférer les vins nature.

La dépêche a fait grand bruit dans le petit monde du vin. Elle a buzzé, comme on dit. L’INAO, l’organisme régulateur et chargé du respect des cahiers des charges des appellations, affirme vouloir donner une nouvelle dynamique aux vins nature en édictant un code de bonne conduite en concertation avec les différents acteurs.

Une conférence a été donnée ce Jeudi 11 Février 2016, où Eric Rosaz, le responsable du pôle « vins, cidres et spiritueux », affirmait « éviter tout risque de galvaudage » sur le terme vin nature, arguant d’une « attente forte auprès des consommateurs ». Sur le papier, la volonté est louable, même appréciée. Seulement voilà, les faits ne sont pas aussi réels que le communiqué de l’agence AFP le laisse entendre.

Sébastien Riffault est membre du bureau de l’A.V.N (Association des Vins Naturels) et vigneron à Sancerre. Son discours est tout autre et, sans aucun doute, beaucoup plus intéressant que la communication hasardeuse de l’INAO. « Nous avons besoin d’éclaircir les choses à tous les niveaux » assure-t-il pour valider la nécessité d’une ambition commune pour les vins nature. « Et nous sommes à la base de cette demande. Mais nous n’avons toujours pas rendu notre copie à l’INAO ».

Pourtant la vénérable institution affirme, par l’intermédiaire d’Eric Rosaz et selon le communiqué de l’AFP étudier des pistes où la mention « issue d’une vinification naturelle », pour éviter les termes « nature » ou « naturel », serait autorisée. Contacté, le service communication de l’INAO est resté évasif et affirme « ne pas être responsable de l’angle de la dépêche AFP. L’INAO n’a pas encore communiqué à ce sujet ». Etrange puisque Mr Rosaz, responsable du pôle vins, cidres et spiritueux, est je le rappelle membre de l’INAO. Va comprendre Charles !

« L’INAO nous a demandé de ne pas communiquer sur cette affaire » ajoute Sébastien Riffault qui conclut « cet organisme a besoin de redorer son blason ». Il est vrai que l’INAO semble aborder un sujet très complexe, polémique et assez loin de ses compétences, qui n’a pour seul but que de se donner une image de régulateur et de législateur au-dessus de la mêlée.

La nécessité de légiférer est aujourd’hui plus que jamais nécessaire. Le mouvement des vins nature connaît une période charnière, comme nous l’évoquions récemment dans un article sur le sujet, où le business et le commerce semblent avoir pris le pas sur la production. Même les vignerons ne sont pas dupes. Et Vincent Riffault d’affirmer « dans le film de Nossiter, quand on regarde les viticulteurs qui se disent produire des vins nature, on s’aperçoit qu’ils sont plus intéressés par l’opportunité de business que par la philosophie des vins nature ».

Tout est dit !

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